Édition 2018 des Nuits Photographiques de Pierrevert
10ème édition
Edito et clap de fin de la 10ème édition
Elle était annoncée et attendue cette dixième édition et elle n’a pas déçu..
En avant première du festival de Pierrevert, l’exposition des photos de Marc Riboud à la Fondation Carzou consacrée entre autres à la Chine, l’indépendance de l’Algérie et l’Alaska inaugurée le 26 Juin avait déjà donné le ton de la qualité ; elle aura duré tout l’été s’est clôturée en lien avec les Correspondances avec l’accueil de Camille de Tolédo, le neveu de Marc Riboud, en présence de sa femme Catherine; Un beau moment d’émotion.
Et Pierrevert n’était pas en reste avec la venue de ce parrain prestigieux, l’un des plus grands photographes Français actuels, Gérard Rancinan, convaincu par Stéphane Kossmann de venir à Pierrevert. Le challenge était de taille… mais l’homme n’a pas déçu. Humble, chaleureux, généreux, c’est en toute simplicité qu’il a encouragé les jeunes photographes exposés dans une dizaine de lieux à poursuivre avec tout leur cœur le chemin emprunté, parfois semé d’embûches mais toujours enrichissant; Lors de sa « leçon de photographie », comme sur le plateau radio de Fréquence mistral, il rappelait son parcours d’homme libre qui l’a amené là où il est aujourd’hui, le photographe le plus cher de France avec un travail en studio plus proche de la mise en scène cinématographique que de la prise de vue;
Une première cette année avec un festival Off organisé par l’équipe des Jardins de Jeannette dans la rue Beaumont avec notamment les magnifiques photos de moutons prises par José Luis Lozano,
Les autres expositions, au golf où un très beau vernissage du travail d’Eric Bourret a eu lieu le mardi, en avant première du festival, dans les caves – la coopérative Petra Veridis, la cave de la Blaque, Chateau Clapier, à la ferme Ste Marguerite, à la chapelle de Montfuron ou de Régusse, à la Frâche… étaient autant de découvertes d’univers intimes, de voyage, ou de reportages poignants comme celui de Louai Barakat, invité en résidence par les Nuits Photos pour faire un reportage sur Manosque, en résonance avec sa ville d’origine, Alep en Syrie, détruite par la guerre.
Le témoignage de Louai devant un public nombreux réuni dans la salle polyvalente restera l’un des moments forts de cette édition, par son humanité et son émotion.
Gérard Rancinan a visité toutes ces expositions, y compris celle de Louis Plantier au Musée de la vigne qui présentait un témoignage émouvant des fontaines d’autrefois.
Cette 10ème édition voulait aussi rendre hommage à tous les parrains et marraines qui ont honoré les Nuits Photos de leur présence ; pour des raison diverses, de santé ou de disponibilité, tous n’ont pas pu venir mais ont envoyé des témoignages chaleureux qui ont été projetés devant le public venu nombreux aux soirées ; une marraine pourtant était là, Sacha Von Dorsen qui a illuminé la manifestation de sa présence élégante et bienveillante.
La nouveauté cette année était l’introduction d’une deuxième partie de soirée, pour prendre le temps de se remémorer les meilleurs moments des années passées , revoir le travail des parrains et marraines mais aussi des lauréats, et remercier toute l’équipe de bénévoles qui, depuis le début et de façon croissante, porte ce festival . Remercier aussi les habitants qui eux aussi offrent leurs services pour transporter ou héberger les invités ou garder les salles d’exposition, avec une grande générosité.
En 2ème partie du vendredi soir, nous avons aussi eu le plaisir de voir un Photo-concert, AKASHA, offrant des regards croisés sur l’Inde contemporaine et une prestation musicale en live du trio PangPung.
Un beau livre de rétrospective a été édité à cette occasion, grâce à un financement du Crédit agricole et de l’Occitane dont l’objectif était de remercier tous ceux qui ont œuvré à la réussite grandissante de ce festival.
Nous remercions d’ailleurs une nouvelle fois les partenaires publics (Région, Département, DLVA, Commune) et privés (Les Eaux VOSS, Groupama, Renault, Terre d’Oc, les distilleries de Haute Provence..) qui ont contribué au succès de cette 10 ème édition.
Un autre livre été édité par les éditions Bergger, préfacé par Stéphanie Besson, qui présente les photos des habitants de Pierrevert, réalisées par le photographe Russe Aleksey Miakishev, accueilli en résidence au Golf du Luberon l’année dernière. Ces deux livres sont toujours en vente.
La présence d’un public nombreux a été la plus belle récompense, mais aussi la satisfaction des invités, les hommages de la presse sans compter la remise du trophée de la Ville de Pierrevert lors du Forum des associations le 8 Septembre dernier.
L’aventure continue… la lauréate qui a reçu le prix de jury, Constance Decorde, sera présente aux Nuits Photographiques d’Essaouira qui vont se dérouler du 3 au 7 Octobre, car c’est maintenant une tradition que les lauréats du festival de Pierrevert soient invités à Essaouira et vice versa.
Les gagnants 2018
Grand prix du Festival
- Constance Decorde pour « I feel free »
Mentions spéciales :
- Carolina Dutca pour « The Places of Violence »
Prix du public
- Jean-Pierre Bernard pour « Violette et Nono »
Gérard Rancinan, le parrain de l’édition 2018
Le parrain de cette 10ème édition est aussi un très grand photographe, celui qui a eu l’occasion de vendre la photo la plus chère de ces 20 dernières années, «le festin des barbares», qui réalise de très grands formats. Fer de lance de l’agence Sygma, créée en 1973, ce grand reporter photographe a sillonné le monde et perçu ses bouleversements, dus autant à la nature qu’à l’homme. Son regard n’est pas neutre, il cherche le sens de ces catastrophes, guerres, séismes…
Il est un photographe engagé dans un monde en mouvement… mais la photo journalistique devient vite photo artistique… il s’intéresse beaucoup aux grands maîtres qui ont marqué l’histoire de l’art depuis la Renaissance : Le Caravage, Léonard de Vinci, Velázquez, Delacroix, Géricault, Matisse… dont il va reprendre certains chefs d’œuvre en les interprétant et en les détournant vers des causes contemporaines tel ce radeau de la méduse qui devient le « radeau des illusions» pour évoquer le rêve vain des migrants du monde occidental, ou cette Cène qui devient un repas décadent, le jardin d’Eden devient celui des délires. Provocateur, voir blasphématoire ( «Dieu battu par Pinocchio») il montre le sexe, l’homosexualité, la drogue, la déchéance mais aussi la beauté comme cette magnifique femme voilée de noir.
C’est un grand honneur pour les Nuits Photos de recevoir ce grand artiste qui travaille beaucoup en collaboration avec Caroline Gaudriault, auteur de la «trilogie des modernes»
Marc RIBOUD, invité d’honneur de l’édition 2018 des Nuits Photographique de Pierrevert
Marc Riboud a photographié le monde depuis le début des années 1950 jusqu’aux premières années du 21ème siècle. Il l’a fait avec passion, souvent en solitaire, avec le désir constant de le comprendre et d’en révéler la beauté.
Cette exposition de Manosque met en lumière quatre chapitres de cette œuvre si riche. Le premier chapitre réunit les photographies des années cinquante, quand Marc Riboud était un jeune photographe lyonnais découvrant avec émerveillement Paris, sa tour Eiffel et d’autres villes d’Europe, avant de partir en 1955 vers l’Orient par la route, jusqu’en Inde puis au Japon. Ce goût pour l’Europe, à l’ouest comme à l’est, ne le quittera pas, comme sa passion jamais rassasiée pour la Chine où il retournera sans cesse, de son premier voyage en 1957 jusqu’en 2010 et qui forme le deuxième chapitre de l’exposition.
Une exposition pour vous transporter vers 4 Espaces temps
du 23 juin au 30 septembre à La Fondation Carzou
Le jury 2018
Sacha Van Dorssen (Présidente), Photographe
- Lorène Durret assistante patrimoine de Marc Riboud
- Christian Braekman producteur
- Pascal Pizzoglio directeur Voss France
- Philippe Friedmann directeur artistique
- Eric Mourlot galeriste, New York
- Valérie Guerin galeriste 30-32
Les photographes invités
- Aleksey Myakishev
- Alfons Alt
- Éric Bourret
- Guillaume de Sardes
- Louai Barakat
- Christine Delpal
- Céline Domas
- Thibaud Yevnine
- Tilby Vattard