Bernard Plossu, invité d’honneur des Nuits Photographiques de Pierrevert 2019

Né en 1945 au Vietnam.

1958 – Voyage initiatique au Sahara avec son père, premières photos au Brownie-flash.
1965 – Part au Mexique.
1966 – Premier voyage californien à Big Sur et San Francisco. Voyagera sans arrêt après.
1977/1985 – Vit au Nouveau Mexique.
1988 – Rétrospective au MNAM/centre Pompidou. Grand Prix National de la Photographie.
1989 – » the African desert « , Smithsonian institute – Washington DC USA.
Rétrospective au Museum for Photographic Arts – San Diego USA.
1997 – Rétrospective à l’IVAM, Espagne.
2006 – Rétrospective au musée d’Art Moderne de Strasbourg.
2016 – « Vamonos », au Museo de Arte Moderno – Mexico DF.
2010 – « Le chantier de restauration 1995/2002 », Villa Noailles – Hyères.
2012 – « Marseille au tournant du siècle 1991/2011 « , Musée de la Vieille Charité – Marseille.
2012 – « La Montagne Blanche », Musée Granet – Aix en Provence.
2015 – « Voyages italiens », M.E.P., Paris.
2015 – » Le Havre en noir et blanc « , musée Malraux – Le Havre.
2016-2017 – « La hora inmovil » / « L’heure immobile » Photo Espana – Madrid /Hôtel des Arts – Toulon.
2017 – « Western Colors », Rencontres d ‘Arles – Arles.
2018 – « Echappées américaines » Présence(s) photographique – Montélimar
2019 – « En Egypte le long du fleuve, hommage o Youssef Chahine », le LUX – Valence.

Un ami des Nuits Photographiques de Pierrevert s’expose…

Après cette belle édition des dix ans du festival, les Nuits photographiques vont reprendre leur rythme, avec le rendez vous habituel du 23 au 28 juillet à Pierrevert sous la houlette d’un parrain prestigieux, Marco Glaviano.

Et comme chaque année, notre saison artistique débutera à la Fondation Carzou avec l’inauguration le 29 Juin d’une exposition d’un photographe non moins illustre, ami des Nuits photographiques de longue date, Bernard Plossu. Il est en effet familier du festival où il a déjà exposé et où il est venu plusieurs fois. Le département des Alpes de Haute Provence lui est aussi familier. Il y a quelques années, il avait été accueilli par le musée Gassendi pour illustrer la Route de l’art contemporain entre Digne les bains et la Province de Cuneo, en suivant le même parcours que le peintre Paul Martin avait effectué en calèche plus d’un siècle auparavant. La vision comparée d’un carnet de voyage en aquarelles et en photos était intéressante.

Mais Bernard Plossu a voyagé bien au delà de nos frontières, et c’est au Mexique qu’il nous amène à travers cette exposition intitulée « Back and Forth : les deux côtés de la frontière Mexicano-Américaine » En écho à la situation actuelle entre les deux pays, il nous propose de façon inédite une magnifique série de photos en vis à vis, qu’il a réalisée à l’occasion de voyages effectués entre 1965 et 1985, des deux côtés de cette frontière.

Cela nous parle d’une époque. On y voit la liberté d’un regard, qui sera le postulat de Bernard Plossu qui, au gré de ses errances, se laisse porter par un désir frénétique de saisir le monde comme ça, dans sa plus humble dimension.

Pour accompagner ces photos, son fils Joaquim, propose une création sonore que lui ont inspiré les deux univers de part et d’autre de la frontière Mexicano-Américaine.

Le président des Nuits photographiques, Stéphane Kossmann

BERNARD PLOSSU à la Fondation Carzou
«Back and Forth : les deux cotés de la frontière Mexicano-Américaine»

Dans le grand désert américain habitaient depuis toujours les tribues Apaches Mescaleros
et Chiricahuas , les Hopis, les Navajos , les Yaquis, les Huichols, les Tarahumaras , les Seris ….
Puis les espagnols sont arrivés, et plus tard les » anglos « , c’est à dire les blancs.
Les conflits terribles ont commencé, entre les deux pays, Alamo, Columbus, et aussi avec les Indiens. Les soldats mexicains ont massacré toute la famille de Geronimo , un jour de la St Jérôme, d’ou son nom de guerre : » Geronimo « .
Et les Apaches luttent encore pour que ses ossements quittent le fort ou il est enterré, encore prisonnier, en Oklahoma, et soient ramenés en Arizona.

Au XX° siècle, ces espaces gigantesques, ce pays du vent, est devenu le lieu de 3 des plus grandes villes du monde : Mexico, Los Angeles et Dallas.
Là sont le Mexique et les Etats Unis d’ Amérique : les pistes de terre sont devenues des autoroutes à 10 voies !
Et malgré leur proximité, ces deux nations sont incroyablement différentes.
Rien à voir ! Ce qui les différencie, quand on passe de l’un à l’autre, ce sont des choses comme les bruits et les odeurs: l’incroyable sensation desilence du coté américain, et le coté assourdissant de milliers de bruits dès qu’on rentre au Mexique ! de même, les odeurs de Tacos et de hamburgers ….
Pendant des années, de 1966 à 1985 je n’arretais pas de passer de l’un à l’autre, par la route, avec l’arrêt essence gigantesque de Matehuala !
La premiere fois, en été 1966, j’allais de Mexico DF à Carmel et Big Sur ramener une voiture : je ne m’ attendais pas à une telle différence, qui est immédiate dès qu’on change de pays !
Pareil en redescendant, quand on va de San Diego en Baja California , l’arrivée à Tijuana est littéralement un autre monde !
Passer dans les villes frontière comme Nogales, Douglas ou Ciudad Juarez, débarquer à Yuma ou à Deming ou Lordsburg, ou à Chihuaha ou Monterrey, quelles émotions, et même quelles angoisses ! C ‘est de cela que parlent les photos de cette exposition, ces allers et retours ,

» Back and forth, des deux cotés de la frontière mexicano – américaine «

Comme l’avait écrit Kerouac : « Juste de l’autre coté de la rue, le Mexique commençait. On regarda émerveillés. À notre étonnement, ça ressemblait au Mexique. » (in » Sur la route « .)
Tout ça, c’était au XX° siècle, ….. avant … !

Bernard Plossu, Mars 2019

La Fondation Carzou à Manosque

Abritée au sein de l’ancien Couvent de la Présentation depuis 1991, la Fondation Carzou est un lieu unique, né de la volonté commune du peintre Carzou et de la municipalité de Manosque de réaliser, au cœur de ce bel édifice de style néoclassique, une œuvre marquante pour le XXe siècle, mais aussi d’offrir un espace d’expression et de participation indispensable aux artistes contemporains dans tous les domaines culturels.

De 1985 à 1991, Carzou a réalisé les tableaux qui décorent les murs de la chapelle du couvent sur le thème de l’Apocalypse de Jean ; Évoquant son œuvre testamentaire, il nous en dit : « Dans l’Apocalypse, j’ai voulu représenter le cycle de l’aventure humaine. »

Sous ce ciel d’un bleu vert si particulier, il nous fait partager ses craintes face aux folies de l’humanité aux dérèglements des mœurs et l’accélération du progrès technique.. mais il nous invite aussi à contempler la « Jérusalem Nouvelle », Terre d’espoir ou de rêve…

Forme très contemporaine de la folie des hommes qui n’abolit pas l’espérance , cette œuvre nous délivre le message confiant de l’Apocalypse ;

Carzou (1907-2000), d’origine arménienne, était considéré dans les années 50 comme l’un des dix artistes les plus influents de sa génération grâce à son graphisme puissant, nerveux et son talent de visionnaire.

La Fondation a donc pour objet de promouvoir l’œuvre de Carzou mais aussi d’être un haut lieu d’exposition de l’art de notre temps. C’est pourquoi elle met à disposition ses magnifiques salles voûtées qui constituent un espace d’expression unique dans le département.
Les Nuits photographiques de Pierrevert s’inscrivent dans cet espace chaque année à partir de la fin du mois de Juin jusqu’à la fin Septembre avec la présentation des plus grands noms de la photographie contemporaine. Cette année, l’invité sera Bernard Plossu, un habitué des Nuits, et un très grand photographe, qui a fixé son objectif il y a plusieurs années sur la frontière Americano-Mexicaine, sans imaginer que ce lieu deviendrait aujourd’hui un symbole d’exclusion et de violence ;

Forte de son héritage patrimonial, de l’originalité de l’œuvre de Carzou et de sa programmation artistique, la Fondation est un lieu incontournable de la vie culturelle de Manosque et du département des Alpes de Haute-Provence.

Quelques vidéos avec Bernard Plossu

Bernard Plossu: De quel art la photographie est-elle le plus proche ?
Dans le cadre des "Correspondances" de Manosque et des "Nuits de Pierrevert"
25 septembre 2019

Dans le cadre des "Correspondances" de Manosque et des "Nuits de Pierrevert", Bernard Plossu parle de sa bibliotheque.
Manosque, 25 septembre 2019

Bernard Plossu choisit ses images pour l'exposition des "Nuits de Pierrevert" 2019 Avec Stéphane Kossmann, François-Xavier Emery et Henri Kartmann. Exposition du 29 juin au 29 septembre à la Fondation Carzou, Manosque © henrikartmann

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