Christophe Boisvieux

Photographe sélectionné aux Nuits Photographiques de Pierrevert 2025

Las de ses études d’Économie, trop abstraites à son goût, Christophe Boisvieux “sèche” volontiers les cours de la faculté pour explorer, un appareil a photo a la main, les rues de Paris sur les traces de son vieux maître Robert Doisneau, qui lui prodigue ses premiers encouragements. Sa licence en poche, il décroche le prix Air France / Ville de Paris avec à la clé un voyage en Corée et ne cesse depuis de parcourir le monde. Depuis près de trente ans, il se rend régulièrement en Inde, qu’il considère comme une seconde patrie et dans la sphère himalayenne qu’il explore pas à pas. Ses images sont diffusées par de nombreuses agences photographiques internationales et il collabore à plusieurs magazines français et étrangers en tant que photographe et rédacteur. Son travail de photographe a essentiellement pour objet aujourd’hui le rapport entre l’Homme et le sacré. Il a réalisé de nombreux reportages sur le christianisme, le chamanisme, les grandes religions de l’Inde. Il est l’auteur avec Olivier Germain-Thomas d’un livre sur le bouddhisme, « Lumières du Bouddha » et de « Graines de sagesse », un ouvrage dédié aux sagesses du monde.

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Série : « HOLI : L’ORGIE DES COULEURS »

Célébrée chaque année autour de la pleine lune du mois de Phalguna, situé en février-mars, Holi, dont l’origine védique se perd dans la nuit des temps, est la fête hindoue de la fertilité, des couleurs et du printemps. Très populaire partout en Inde, elle est célébrée avec une ferveur exceptionnelle dans l’État de l’Uttar Pradesh, terre de naissance du dieu Krishna. Holi commémore ici l’amour entre Krishna et sa compagne Radha, métaphore de l’union entre l’Homme et Dieu, fruit de la “bhakti”, la voie de la dévotion. À l’instar de nos carnavals, la fête, qui dure ici plusieurs semaines, est l’occasion privilégiée d’un retournement et d’un renversement des perspectives. Les femmes prennent ainsi leur revanche sur les brimades souvent subies au quotidien en attaquant les hommes à coups de battes de bambou, de linges mouillés et de seaux d’eau colorée ! Toutes les castes se mêlent et les inférieurs ont le droit d’insulter ceux devant qui ils ont dû s’incliner pendant toute l’année. Les poudres colorées que se jettent à la tête les participants à la fête étaient toutes jadis d’origine végétale et dotées de vertus thérapeutiques en cette période de réchauffement printanier propice au développement de virus. Aujourd’hui, hélas, les pigments d’origine chimique ont fait presque partout leur apparition, principalement dans les zones urbaines, avec des effets diamétralement opposés sur la santé ! Le jeu des couleurs obéit aussi à un symbolique complexe. Omniprésents, le rose et rouge incarnent la joie et d’amour, le jaune la foi et la confiance, l’orange et le bleu l’optimisme et la vitalité. Extraordinaire débauche de couleurs, Holi est aussi un rite méconnu d’exorcisme : De grands feux de joie sont allumés partout pour célébrer la destruction du mal, incarné par la démone Holika. Les querelles sont vidées, oubliées et l’on entre dans le printemps, libre de toute souillure…

Quelques photos de la série : « HOLI : L’ORGIE DES COULEURS »

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