Chris Huby

Photographe sélectionné aux Nuits Photographiques de Pierrevert 2025

Chris Huby est journaliste, photographe et documentariste. Ayant commencé son travail photographique à Madagascar et au Burkina-Faso il y a plus de 20 ans, il se concentre depuis des années sur la région du Moyen-Orient et notamment sur le conflit syrien. Également spécialiste des groupes djihadistes, il a suivi leur développement sur le continent africain. Concerné par le changement climatique, les individus et les groupes en difficulté, il construit ses sujets autour de thématiques qu’il voudrait universelles.

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Série : « I want to go home »

Syrie : les centres de déradicalisation Quelques semaines après la chute du Califat de Raqqa, les autorités kurdes du Rojava ont ouvert un premier centre expérimental de déradicalisation des enfants de l’Etat Islamique. Dès février 2018, HORI a accueilli 120 adolescents de 12 à 18 ans, de plus de 30 nationalités différentes. ORKESH verra le jour pendant l’été 2022, bénéficiant de l’expérience de son ainé. Autogérés, les centres ne bénéficient d’aucune aide extérieure ou internationale. Ce sont des bâtiments gris qui comportent une grande cour entourée de dortoirs, de douches, de WC, de cuisines, de salles d’instructions et d’infirmeries. Des soldats armés sont juchés jour et nuit sur des miradors. Les éducateurs kurdes travaillent quotidiennement avec les jeunes, leur prodiguant des cours généraux, traitant les différents dégâts psychologiques, les encourageant à vivre ensemble et essayant de leur donner confiance en eux. La plupart des pensionnaires sont fortement traumatisés. Formés pour devenir de redoutables combattants, ils ont vécu l’horreur d’une guerre djihadiste, extrême à tous points de vue. Sous l’influence de leurs parents et entraînés par les soldats de Daech, ils sont partis au combat, armés de kalachnikovs alors qu’ils n’avaient pas 10 ans. Certains ont appris à décapiter, d’autres ont été formés pour se faire exploser dans des lieux stratégiques… Avec les années et la multiplication des attentats en Europe, ces adolescents sont devenus de véritables sujets politiques. Leurs pays d’origine freinent leur rapatriement pour des raisons à la fois sociales ou politiques, mais aussi juridiques. Orphelins pour beaucoup, ces enfants sont aujourd’hui presque tombés dans l’oubli. A ce jour, leur situation semble paralysée. Certains ont déjà plus de vingt ans. Alors que les éducateurs kurdes continuent à parler d’un modèle de réintégration, Hori et Orkesh sont également devenus de véritables prisons pour ses occupants. Une situation dramatique pour ces victimes directes de la guerre. La grande majorité d’entre eux ne veulent qu’une chose, rentrer chez eux.

Quelques photos de la série : « I want to go home »

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