Pierre Faure : Photographe invité de l’édition 2017

Est né en 1972 à Nice et vit dans les Yvelines.
Il a étudié les sciences économiques.
Il produit d’abord un travail dans lequel l’abstraction et les évocations organiques occupent une place centrale (séries Rhizomes, Plis, Palimpsestes) ; des séries qui interrogent le regard du spectateur et jouent avec les notions d’échelles et de perspective.
Il aborde également la question sociale en réalisant un travail d’immersion au sein d’une communauté Roms d’Ile-de-France (2011-2012). En 2013 et 2014 il s’intéresse à la vie de personnes en grande précarité accueillies en centre d’hébergement d’urgence et tente de saisir dans ce quotidien les figures d’une humanité blessée.
En parallèle à ces travaux il poursuit depuis 2010 une série sur les arbres urbains, interrogeant la place du vivant en milieu urbain.
www.pierre-faure.com
Membre du studio Hans Lucas.

Expositions, distinctions

– Prix Roger Pic, «Les Gisants», exposition La Scam, juin octobre 2016
– «Les Gisants», Les Transphotographiques, Lille, juin-juillet 2016
– «Les Gisants», Bourse du talent, BNF, Paris, décembre 2015 janvier 2016, BnF
– Exposition «Les Gisants», exposition Espace Jemmapes, Paris, janvier 2016
– Exposition collective, Les rencontres photographiques du 10e, Paris, oct.-nov. 2015
– Exposition personnelle «Les Gisants», Chapelle de Montfuron, Les Nuits Photographiques de Pierrevert, juillet août 2015
– Projection «Les Gisants», Triennale d’Hambourg, juin 2015
– Projection « Roms », Galerie La jetée, Marseille, février 2015
– Projection « Les Gisants », Paris Photo, La Gaîté Lyrique, novembre 2014
– Exposition collective, Muséum national d’Histoire naturelle, octobre 2014
Finaliste Bourse du talent Portraits, 2014
– Projection « Roms » Les Nuits Photographiques de Pierrevert, juillet 2014
– Projection « Arbres », Présences photographiques, Montélimard juin 2014
– Projection «Roms», Conférences Amnesty international, Versailles juin 2014
– Galerie Fait & Cause, Paris, finaliste concours Sophot, juin-juillet 2014
– Exposition collective Hans Lucas, Espace Beaurepaire, Paris, avril 2014
– Exposition personnelle, Musée des Beaux Arts de Mulhouse, «Roms», Mulhouse, nov. 2013 à janvier 2014
– Exposition collective, Lauréats Nikon Photo Contest 2012-2013, Tokyo, du 28 août au 10 septembre 2013, Osaka, du 3 au 16 octobre 2013
– Galerie l’Atelier du Midi, exposition collective, Arles, juillet et sept. 2013
– Galerie Fait & Cause, finaliste concours Sophot, mai-juillet 2013
– Projection « Arbres » et « Passants » Les Nuits Photographiques de Pierrevert , Prix découverte et Prix du public, juillet 2013
– Coup de cœur du jury, Concours SFR jeunes Talent 2012
– Exposition collective, Centre Culturel Valery Larbaud, Prix du Jury, Vichy, juin-juillet 2012
– Exposition personnelle, Galerie Fontaine Obscure, Aix-en-Provence, mars 2012
– Projection «Rhyzomes», Festival Voies-off, Arles, juillet 2011
– Document-terre, exposition collective, Maison de la culture d’Amiens, juin-oct. 2011
– Festival MAP, Toulouse mai 2011
– Photo Off galerie Basia Embiricos, Paris, novembre 2010

Une France périphérique

Économiste de formation je m’intéresse aux évolutions qui modifient la société française en profondeur, sur le long terme.
Mon objectif est de réaliser un témoignage photographique de la hausse structurelle de la pauvreté dans l’hexagone, en milieu rural et péri-urbain.
La pauvreté a baissé des années 1970 jusqu’au milieu des années 1990.
Elle est ensuite restée plutôt stable jusqu’au début des années 2000.
La France compte entre 5 et 8,8 millions de pauvres selon la définition adoptée. Entre 2004 et 2014, le nombre de personnes concernées a augmenté d’un million principalement sous l’effet de la progression du chômage.
Ce mouvement de hausse constitue un tournant majeur dans l’histoire sociale de notre pays. La dégradation économique enregistrée depuis 2008 pèse tout particulièrement sur les moins favorisés (source : L’Observatoire des inégalités).
Le nombre de bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA) a connu une hausse de 80 % entre 2000 et 2015. Fin décembre 2015, le RSA était versé à près de 2,30 millions de foyers de France métropolitaine et des départements d’Outre-mer (source : Cnaf).

Mon projet documente la pauvreté «disqualifiante» qui concerne les sociétés post-industrielles touchées par des problèmes économiques structurels.
Ma volonté de travailler sur la précarité en milieu rural vient également du fait qu’il y a peu d’informations et surtout peu d’images produites.

 

Site Internet : http://www.pierre-faure.com

Marie raconte des histoires sans parole. De sa relation et ses démêlés avec la vie, elle image sa rêverie de proximité, elle se raconte en tricotant son fil dans l’histoire, pour rire et pour survivre.

Quête identitaire, démarche introspective ou refuge introspectif, je crée une banque d’images, tel un journal intime. Ce journal est conçu à partir de réminiscences, de souvenirs d’enfance, de rêves, traces de mémoire, et résultats de réflexions, de discussions. Je travaille à les interroger et à les rapprocher. En observant mon environnement, je fais des associations d’idées, ou des installations, qui servent à composer un décor où viennent figurer personnages ou objets. Je théâtralise et mets en scène des rencontres, face à face incessant entre réalité et fiction, réalité et imaginaire …

Tout est dit dans sa photo gaie mais non joyeuse, profonde mais jamais sérieuse, elle se fiche des références et des modes. C’est un travail où se mêlent sensibilité, ludisme, humour, voire autodérision ; une sorte de narration visuelle, une rêverie, une poésie, avec des sentiments drôles et tragiques ou les deux en même temps. L’ambiance, l’atmosphère, l’illusion visuelle, et le mouvement, ont une place essentielle, c’est une mise en espace d’un univers mental.

Avec ses appareils de prédilection sténopé, Lomo, Hasselblab 6×6, et amphibien, elle photographie parfois re-photographie.

Je peux intervenir à chaque niveau : la mise en scène, la prise de vue, la technique et l’outil utilisé. Je crée des couleurs qui n’existent pas, en sur ou sous-exposant. Je joue avec les composantes de l’image, pour recréer ces images mentales faites de multiples phases de construction, couches, strates de notre mémoire. Je cherche à dégrader, déformer, lisser, ou amplifier certaines informations ; l’idée de vouloir recréer une identité, en enlevant ou en ajoutant, par le manque, la perte, la soustraction ou la multiplication…

Le sténopé, comme d’autres appareils rudimentaires qu’elle peut utiliser n’est pas juste au service d’un esthétisme, c’est une véritable philosophie

Mon travail se base sur une communication intuitive avec l’outil, voire intimiste. On apprend à se connaître et on finit par parler le même langage, nos modes de fonctionnement se rapprochent jusqu’à se confondre. Ce qui me fascine, c’est que cette boite est reliée à ma propre existence : une relation particulière à l’espace-temps, à la liberté et l’indépendance…

Je cherche à prendre le temps et le recul face à mon environnement, pour mieux observer et voir… L’indépendance et la liberté face à l’absence de technicité (pas de réglages, pas de viseur), le fait de ne pas pouvoir tout contrôler, m’amène à faire confiance, à accepter, voire à provoquer cette part de hasard et d’aléas que cela entraîne. Je joue avec mes propres erreurs et utilise les faiblesses de l’appareil, et les miennes pour en faire des forces.

A chaque prise de vue, tout est différent, tout est à reconsidérer, le cadrage, le temps d’exposition, tout est remis en cause, c’est un défi, une prise de risque, une émulation…

À propos de l’exposition Prélude urbain, épilogue Phocéen.

En février de cette année 2017, j’ai réalisé à Marseille, un 1er volet d’une série sur le paysage aux frontières de la ville. Comment la ville se déploie, s’étend et s’éparpille à travers la nature, comment elle s’organise, s’aménage et prend sa place.

La durée du travail étant limité à 3 semaines, toutes idées de planifications, cartes, ou feuilles de route, furent rapidement abandonnées pour laisser la place à mes souvenirs, et au hasard de mes errances. Je me suis laissée guider par les rues, les impasses, boulevards, passerelles, obstacles, détours, tout ce que je voyais, qui m’interpellait. Ces déambulations parfois désorganisées, sont à l’image de certains espaces en périphérie urbaine, parfois désordonnées, sans limite, et sans ordre complètement défini, entre « anarchie » urbaine et rurale. L’objectif était sur chaque site rencontré de trouver le point à partir duquel le paysage pourrait se révéler.

Un véritable terrain de jeu s’offrait à moi. Chaque espace-temps devint l’objet d’un nouveau décor, une nouvelle maquette d’architecte. L’idée était de transformer ces réalités en fiction voire en illusion, songe ou rêverie.

Je travaillais aussi bien sur la globalité du paysage que sur sa représentation par des détails signifiants. Un arbre, une fleur, un rocher, une barrière, un immeuble, éléments anecdotiques ou pas, l idée était de témoigner de la relation entre zone rurale et urbaine, et du rapport qu’ils entretiennent.

Cette série de photos évoque donc la rencontre de ces deux mondes, ville et nature, qui se croisent et se confrontent, s’écorchent et s’entrechoquent, s’estompent et s’entremêlent, s’effeuillent et s’effleurent, s’adaptent et résistent. Je voulais que ces images dépassent ce qu’elles représentent et introduisent une certaine poésie.

Parfois, dans mon travail, la présence humaine est absente, afin d’éliminer toutes possibilités de détourner le regard de la poésie et de l’esthétique du paysage. Nulle âme qui vive, juste des traces de l’homme, ces espaces qui semblent habités sont, totalement désertés, et me donnent l’illusion, qu’à tout moment, quelque chose peut se passer, que tout peut arriver…

La scénographie de l’exposition, le choix du cadre (boite américaine) et le passe-partout schématisent et symbolisent l’habitat collectif où dans chaque espace boîte, un espace intimiste exprime un point de vue différent sur le paysage urbain-nature ou nature-urbain.

Site Internet : http://mariecalmes.fr

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