François Le Guen
Photographe sélectionné aux Nuits Photographiques de Pierrevert 2024
Instragram : @francois_leguen
Série présentée : De nos mains
« L’intelligence est la force, solitaire, d’extraire du chaos de sa propre vie la poignée de lumière suffisante pour éclairer un peu plus loin que soi – vers l’autre là-bas, comme nous égaré dans le noir. »
L’inespérée, Christian Bobin
Quelque part en Provence, un ancien hameau initialement en ruine ne cesse de se construire et de se reconstruire pierres après pierres. Depuis plus d’un demi-siècle, il abrite une communauté d’accueil, des hommes et des femmes qui se sont transmis au fil de leur passage des valeurs de solidarité et de respect. Une chambre d’échos à notre société et à ses maux, à ses impasses surtout. Un abri, un refuge, pour se reconstruire le temps d’un séjour ou d’une vie tout entière. La diversité des âges, des origines et des parcours se confond dans un effort collectif, dans une transmission de savoir et dans une culture du partage. Chacun œuvre de ses mains à son propre équilibre et à celui du groupe au travers de travaux agricoles, forestiers, de construction mais aussi des obligations d’intendance et de la vie communautaire.
La nature omniprésente et l’isolement qu’elle confère éloigne des tentations jadis envahissantes. Elle aussi objet de contemplation, celui d’un même cycle sans cesse renouvelé dans l’infinité de ces variations. Jour après jour, effleure un peu plus la part vibrante et vivante que l’on ne pensait plus voir en soi. Il est question alors de talents, de savoir-faire, de fraternité, de rêves et parfois même de renaissance. Le miracle se forge lui, dans la réalité d’un quotidien, à la lumière de ses contradictions, dans la discrétion et la pudeur de sa promesse : celle d’un monde meilleur.
« Il se passe réellement quelque chose de grand face à l’imposante chaîne du Luberon. J’y ai rencontré des loups devenus agneaux, des malades guéris, des instables stabilisés, qui reconstruisent un village de pierre et de culture, d’amitié et d’amour. » (extrait anonyme)
Ces photographies sélectionnées spécialement pour le «Festival des Nuits Photographiques de Pierrevert» sont extraites d’un travail au long court au sein de la communauté. Elles témoignent de la force des personnes rencontrées, de l’essentialité des marges et cherchent à traduire le récit sensible de ce que l’on peut appeler l’âme d’un lieu. Les résultats de cette exploration sont capturés dans la lumière ambiante à travers l’abstraction du négatif moyen format.
Quelques photos de la série : » De nos mains »
Cliquez pour zommer