Muriel Borovi
Photographe invitée aux Nuits Photographiques de Pierrevert 2025
Suivant de près le conflit puis la guerre en ex-Yougoslavie, je suis partie réaliser un reportage sur « l’armja » (armée de libération bosniaque) en 1995, parution dans Politis. Afin de gagner ma vie, je suis devenue photographe de mode et de publicité, travaillant pour de très nombreuses agences en France comme à l’étranger. En 2001 et 2002, j’ai produit, réalisé et filmé deux courts-métrages : Diana’s Day Dream et 24h à tous les étages, et en 2007 j’ai réalisé des portraits et autoportraits pour le film Nuage de Sébastien Betbeder.
En 2008, j’ai créé avec Mariah Walker et Jean Paul Lefret la revue internationale The Play Ground (theplaygroundmagazine.com) et en 2009 j’ai créé La Photomobile, installation artistique sur mesure entre autres pour des évènements (laphotomobile.fr), pour Neuflize (à la FIAC, au Palais de Tokyo, au Quai d’Orsay), pour Chanel… du portrait à la cyanotypie.
De cette première installation est né le projet Le sens de la terre, en cours depuis 2008, pour lequel je fus entre autres artiste en résidence à Valensole, Montfuron et Manosque en 2015 lors du festival des Nuits Photographiques de Pierrevert (laphotomobile.fr/installation-artistique). Entre 2010 et 2013, j’ai suivi, en réalisant des portraits, du reportage et des prises de vues des œuvres de l’artiste Agathe Saint Girons, notamment pour son livre Agathe Saint Girons — 20 ans de création (astg.org).
Depuis 2017, j’ai entamé un projet sur des pierres éveillées : L’âme des pierres. Il était une fois, un pays, une région, révélée par les visages de ses habitants. Leurs beautés mises à jour rendent visible l’invisible, le sens de la terre. Ma pratique photographique du portrait m’a amenée à voyager à travers tous les âges de la vie, au cœur des villages, des cités, en milieu associatif, collectif, scolaire et extrascolaire en Seine-Saint-Denis, à Paris, dans les Alpes-de-Haute-Provence et en Ardèche.
Mes réalisations m’ont permis de développer à travers ce travail de terrain la nécessité de donner à voir les intelligences, la profondeur et la beauté de chacun. Alors que l’image de soi est devenue un produit de consommation, il me paraît essentiel de transmettre à travers mon travail artistique que nos différences sont nos richesses, qu’il est nécessaire de partager un regard bienveillant sur le vivant, sur nous-mêmes, que chacun·e devienne l’acteur et le passeur de ces traces de vie, de ces invitations au voyage.
Dans le cadre d’un travail de recherche à caractère anthropologique, chaque portrait est réalisé dans un dispositif élaboré à partir d’une source de lumière constante et d’un 50 mm dans un huis clos afin d’avoir une approche la plus neutre possible. Ces images sont sans aucune retouche.