Louai Barakat
Photographe invité aux Nuits Photographiques de Pierrevert 2025
Mon nom est Louai Barakat, originaire d’Alep
Installé à Forcalquier depuis 5 ans, je poursuis ma carrière de reporter pour des agences telles que, Sipa Press, Hans Lucas, La Provence et diverses TV Arabes
Je couvre des événements majeurs, de la guerre en Ukraine, aux mouvements politiques et sociaux en France, (Gilets jaunes) orpailleurs en Guyane, etc…
Au fil des années, j’ai appris la langue et découvert la valeur de la liberté et de la démocratie, grâce au soutien de mes amis français.
Série présentée : « Mickey à Alep »
SYRIE, FIN D’ASSAD
J’avais envie d’être dans mon pays pour ressentir ce moment unique, la fin de d’Assad !
Impossible en tant que réfugié politique, en attente de sa nationalité Française.
En Avril j’ai fait une demande exceptionnelle pour retourner voir ma famille et raconter la Syrie.
J’ai contacté le service de Presse du ministère de l’intérieur et la préfecture des Alpes de Haute Provence qui a accepté ma demande pour trois semaines.
À mon arrivée à l’aéroport international d’Alia en Jordanie, point de correspondance de mon voyage, j’ai été interrogé pendant trois heures, par le renseignement, on m’a interdit de séjourner en Jordanie, de passer la nuit à l’hôtel réservé a Amman, ils voulaient me renvoyer en France…Puis ayant refusé d’être conduit a la frontière Syrienne dans une voiture de la securité ils m’ont insulté puis frappé , j’ai dû appeler Jack qui a pris contact avec la cellule d’urgence de la cellule de crise Europe des affaires étrangères pour me faire libérer !
Retour dans le monde Arabe de peur et de paranoïa, que j’avais oublié.
Continuer mon voyage c’était un taxi jusqu’à la frontière, puis 8 heures de bus vers Alep.
L’émotion de retrouver ma terre natale, mais les destructions partout Damas, Homs, ou le régime a commencé à torturer les enfants.
Tellement heureux de retrouver ma famille, ma mère et mes sœurs, 8 ans de séparation, mon père 12 ans, un autre monde qui revient, parfums, odeurs, sons, nourriture…nos différences dans nos manières de faire société ; l’ouverture d’esprit.
Culturellement nous sommes d’un autre monde, comme d’une autre époque, tout est pareil à ma jeunesse et moi si différent, il a été nécessaire que je parle de ma culture Française, d’une autre manière de vivre, de la démocratie, ici incomprise car inimaginable, la séparation des hommes et des femmes, la rigidité des rapports humains.
En me promenant dans la ville, je portais des lunettes, j’étais inquiet, j’avais peur que les anciens du régime de Bachar el-Assad pourrait me reconnaitre me faire disparaitre, comme-ci tout était encore présent.
Mickey c’est le symbole de mon enfance qui pense à ces moments de lutte.
Ici il y a des coupures d’électricité chaque jour, l’eau manque, pas de liberté de presse, les habitants nettoient les rues, déblaient les routes ; le souk renaît, quelques touristes reviennent, les boutiques rouvrent de nouveau approvisionnées ; des restaurants, des cafés, de la liberté retrouvée…
Après la LIBERATION, apprendre la démocratie sera un long apprentissage.
La Syrie libérée année ZÉRO
Quelques photos de la série : « Mickey à Alep »
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