Gaspard de Gouges
Photographe sélectionné aux Nuits Photographiques de Pierrevert 2024
Depuis 2021, il se consacre à la photographie. Elle est devenue pour lui un jeu de construction pour des déplacements immobiles. Aux personnages, succèdent des paysages marins construits et scénarisés de diverses structures, histoire de “noyer le poisson” des paysages maritimes classiques.
Ces constructions viennent de loin. A savoir, de l’enfance : “j’ai commencé à photographier des mises en scène quand j’avais 10 ans, avec des jouets et des maquettes très réalistes.” dit l’artiste. Désormais, il photographie des îles mystérieuses et désertes initiatrices d’onirisme.
L’artiste nous plonge dans un ailleurs à l’exotisme très particulier, aussi ludique que rigoriste. Il déstabilise la vision par ses états. L’artiste les voulaient tropicaux mais ils sont devenu minéraux et méditerranéens.
Tout est artificiellement ficelé mais pour créer du plausible, du réaliste. Jaillissent des mondes imaginaires faits de ruines et rochers-citadelles. En surgissent des scénarii. Chaque photo devient un film en arrêt sur image, un film d’action où rien ne se passe. Tout reste pierre d’achoppement dans un monde de pure invention. Il existe là un vrai destin à la croisée du vrai et du faux, de l’imaginaire et de l’évidence.
« Ma démarche est proche pour moi de la peinture que j’ai beaucoup pratiqué dans les années 2000. Avant la prise de vue je contrôle la lumière, la couleur, la texture, la composition, la matérialité exactement comme le fait un peintre. La photographie documentaire n’est pas mon propos, le but est de réactiver l’imaginaire ».
En photographie il se sent proche de James Casebere, Prajakta Potnis, Gilles Boudot, Sonja Braas, Noémie Goudal, Sara Munari, Joan Fontcuberta, Gilbert Garcin, Thomas Demand, Franck Kunert, Philippe Degobert.
Site Internet : www.gasparddegouges.com
Instragram : @gaspard.degouges
Série présentée : « Méditerranée imaginaire »
Il y a deux ans des événements m’ont cloué chez moi et j’ai dû apprendre à voyager de manière immobile. “La mer était là-bas derrière dans le réservoir de ma mémoire” comme écrivait John Fante. Il s’agissait de repousser les limites de l’imagination.
Mon projet serait de me transporter dans une Méditerranée rêvée, recréée à travers des mises en scène uniques inspirées de mes voyages à travers les pays du pourtour méditerranéen, le point commun à toutes ces photos comme à tous ces pays serait la mer, la mer méditerranée comme fil directeur avec comme objectif d’en faire 365 vues.
À travers des mises en scène minutieusement conçues à partir de maquettes et d’un procédé spéculaire unique, je donne vie à des paysages marins fictifs, étranges et envoûtants effectués sans photomontage, en lumière naturelle.
Depuis fort longtemps je suis intéressé par les maquettes, les miniatures, ce qu’on peut en faire quand on les met en scène. Ces petits mondes, où l’artiste contrôle tout, voit tout, englobe tout, font écho à mon intérêt pour la cartographie, une réduction du monde pour les âmes voyageuses.
Avec ce procédé scénique je retrouve les joies de la peinture que j’ai abandonné depuis longtemps. La mise en scène à la Meliès, comme un artisanat, est un travail manuel semblable à celui du peintre.
L’usage du miroir dans mon procédé de création n’est pas anodin. Son reflet évoque la nature éphémère de l’existence humaine et du monde « d’ici-bas ». Il est un effet de réel dans les paradis artificiels que je fabrique de toutes pièces. Des paradis artificiels qui nous proposent un univers vivifiant de doute et d’incertitude pour lutter contre l’inéluctabilité des choses dans un monde où domine l’artefact numérique.
Je bricole dans mon atelier-jardin un appareillage « magique » qui fait dialoguer une scénographie miniature avec un bout de ciel bleu « pris sur le vif » et nous offre la possibilité de nous embarquer, tel Ulysse, dans des aventures imaginaires.
À travers mon travail, je vous invite dans un monde où la réalité et l’imaginaire se confondent. La Méditerranée imaginaire est un appel à l’évasion, à la découverte de mondes inconnus et fictifs.
En vous invitant à explorer notre propre imagination, je rappelle que les frontières ne sont que des constructions mentales et que l’art a le pouvoir de nous emmener au-delà de ces limites qui ne sont que des illusions.
Quelques images de la série « Méditerranée Imaginaire »
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