CattCuss

Photographe invité aux Nuits Photographiques de Pierrevert 2024

CattCuss est un photographe Francilien, il s’intéresse dans une démarche documentaire à des sujets sociaux ayant trait avec des composantes telles que l’absence, la rupture, le lien.

Il a suivi des études d’Ingénierie à Lille au cours desquelles il côtoie l’école supérieure des Arts Saint-Luc de Tournai et plonge dans l’univers artistique de l’architecture et de la photographie.

En 2023, il suit une formation en photographie documentaire à l’école Spéos, sous le mentorat du directeur de la photographie du magazine POLKA

Depuis 2022, il documente l’impact de la maladie d’Alzheimer à travers le vécu de son père et de son entourage. Exercice documentaire à la dimension biographique mêlant l’intime et l’impersonnel, imageant le deuil blanc du Père.

Site Internet : cattcuss.com

Instagram : @cattcuss

Série présentée : « Forever Dad / Déboires de Mémoire »

La maladie d’Alzheimer est une maladie neurodégénérative incurable, elle entraine la perte progressive et irréversible des fonctions mentales. A ce jour on dénombre 1.2 millions de personnes touchées en France, 225 000 cas sont nouvellement détectés par an dont 32 000 personnes âgées de moins de 65 ans (3.1%). Outre le coût financier qu’induit la prise en charge de cette maladie pour soulager le quotidien des malades, les coûts émotionnel, psychologique et physique endurés par plus d’1.8 million d’aidants sont difficilement quantifiables et peu mis en lumière.

Ce projet témoigne de la manière dont la maladie d’Alzheimer affecte le quotidien d’un malade en illustrant, en suggestion et dans le respect de la dignité, un panel de troubles inhérents à cette pathologie neurodégénérative qui viennent peu à peu éteindre le patient. Souvent résumée en un unique symptôme, l’amnésie ; d’autres manifestations caractérisent la maladie comme l’agnosie qui empêche le patient de bien se rendre compte, à travers ses sens (vue, ouïe, odorat) des personnes ou objets. Ces troubles s’expriment, chez chaque personne atteinte, à divers degrés et différentes intensités pervertissant les interactions avec le monde pour peu à peu vider le corps de sa substance et laisser le malade dans un état de « mort-vivant » ; physiquement présent mais psychiquement absent. L’entourage fait alors face alors à ce que l’on appelle un « deuil blanc »
Ce travail en double lecture, à la fois biographique et autobiographique, a pour but de montrer une vérité de la maladie d’Alzheimer et de susciter une réflexion sur l’ambivalence absence/présence de cette expérience de deuil blanc que l’entourage doit affronter.

Le quotidien de Gérard, 67 ans, mon père cas précoce de la maladie d’Alzheimer, met en lumière les souffrances, le désarroi et les complexités qu’expérimentent quotidiennement le patient et les aidants qui l’entourent .En 2022 il intègre un EPHAD adapté puis est orienté 9 mois plus tard dans une unité d’hébergement renforcée en milieu hospitalier, lui permettant de faire face à la perte de repères mais surtout aux autres symptômes qui sont de plus en plus présents telles que l’errance, l’agressivité et les troubles obsessionnels qui l’épuisent et l’affaiblissent dangereusement.
Il traverse maintenant la septième étape (la dernière) de la maladie et attend que son corps finisse par oublier de fonctionner.

La maladie d’Alzheimer est dure et bien trop complexe pour pouvoir la résumer à une perte de la mémoire. Personne n’est réellement préparé à affronter tous les aspects de la maladie, les bouleversements qu’elle induit pour le malade et son entourage. Il faut être courageux et mettre des images sur les maux pour accepter de les voir. Vivre la maladie de mon père à travers une lentille me permet de me détacher et de rendre cette expérience supportable. En le photographiant, je fais disparaître la maladie, je crée es souvenirs qui feront perdurer mon Père pour toujours.

Quelques photos de la série : « Forever Dad / Déboires de Mémoire »

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